Sunday, May 30, 2010
Miss Maggie
Wednesday, May 26, 2010
Araki rit
Thursday, May 20, 2010
"You wanna be on top ?"
Wednesday, May 19, 2010
Réalisme et morts-vivants
L'affiche de Fido (2006) est déceptive ; car l'ambiance de ce film rappelle plus un Pleasanton ou un Far from Heaven qu'un Evil Dead. Les maisons alignées au bas de l'image indiquent de façon très abstraite l'univers dans lequel on va être plongé : la jolie parfaite petite banlieue américaine des années 50. Comme dans nombre de films qui exploitent les possibilités d'une temporalité historique alternative (Brazil, (Return to) The Planet of the Apes, Delicatessen...), il existe quelques petits ajustements de l'histoire dans Fido ; la prise en compte de la réalité zombie a entraîné une foule d'habitudes, de réactions, de rites et de contrats qui n'auraient aucune pertinence dans la vie réelle ; mais tout le reste est semblable à ce que furent les trente glorieuses. Le républicanisme imbécile du père, le suivisme des épouses, les politesses de voisinage... On se trouve en pleine satire.
Les années 50, qui peuvent être considérées comme agnostiques en matière de zombies, correspondent aussi au début de la longue période d'effroi qui culminera avec The Night of the Living Dead (Georges A. Romero, 1968). En tout cas, donc, il est inattendu de se faire décrire une telle période comme vivant en parfaite harmonie avec sa population zombie. Les services se multiplient autour du secteur zombie, un capitalisme optimiste et peu sourcilleux dessine déjà une société meilleure, sans dangers et sans craintes.
Zomcon, l'entreprise chargée de la gestion des zombies au sein de la communauté, est une caricature du capitalisme des temps modernes, fondé sur une bonne communication et une méthode radicale ; Zomcon a d'ores et déjà transformé cette bulle historique en une société schizophrène, offrant des zombies préalablement lobotomisés à tout un chacun ; à la fois critique de la société de consommation et dénonciation de l'apartheid social de l'époque, la présence des zombies d'abord intrigue à chaque plan, parce qu'ils sont gris (ou "en noir et blanc") sur un décor plein de couleurs. Puis on s'y habitue, puisque tout le monde dans cette charmante banlieue, mettons, californienne, semble déjà passé à autre chose.
Mais ce choix de décor est trop connu, trop vu (en tout cas en 2006) pour qu'on y croie ; ainsi le film n'a aucune intention réaliste, il s'agit entièrement d'une fable, ou d'un conte. On le sait assez vite, ce qui achève de décomplexer le film de son esthétique ; car qu'y a-t-il de plus cool que d'inclure des zombies dans un conte de fées ? De la même façon que dans Far from Heaven (2002), on voit se déliter les beaux contours de la vie de banlieue et, comme les personnages, on assiste impuissant à l'irréversible : cette jolie petite société va tourner au massacre. Un élément est assez particulier dans Fido : comme toujours dans un film de zombie, on tue des zombies et on fuit l'assaut des zombies ; mais la méticulosité du décor et la performance des acteurs, pétris de correction et de politesse (Carrie-Ann Moss en premier chef), entraînent dans une lutte quelque peu distinguée ; on tue, mais on n'en oublie pas ses manières. Au final, c'est d'ailleurs la distinction qui l'emporte, c'est-à-dire une certaine manière de faire attention à l'autre. Le mari imbu de lui-même, incapable de remarquer que sa femme est enceinte ou que son fils est intelligent, finit par devoir disparaître. Le diabolique responsable de Zomcon obtient une peine plus rude encore : il devient zombie lui-même. Par contre si on est sympa et généreux, comme l'est le petit Timmy à l'égard de son zombie Fido, rien de vraiment mal ne peut arriver. Pas très réaliste donc, mais moral.
Rien de très moral, en revanche, dans cette ode au réalisme qu'est Night of the Living Dead. On est en pleine Amérique de tous les jours : un cimetière, une ferme, une radio, une télévision, rien de plus. On suit le drame presque en temps réel (le temps d'une nuit), depuis ses premières manifestations jusqu'à sa résolution. On a presque l'impression de lire du Truman Capote.
Or le vocabulaire du film nous renseigne sur le degré de connaissance qu'on pouvait se faire du zombie ordinaire dans l'Amérique de l'époque : "These things", disent les personnages ; la radio et la télévision fournissent des descriptions plus fournies ("people have been partially devoured"), mais on sent bien une gêne, une impossibilité à appeler les choses par leur nom. Plus tard, on apprend le motif (des radiations nucléaires relâchées dans l'atmosphère et qui réveillent les morts, tout comme dans Fido), mais on n'en vient toujours pas à parler d'êtres, d'hommes ou même de morts. Quelque chose résiste à la compréhension, comme l'incarne le personnage de Barbara (Judith O'Dea), qui a vu son frère mourir sous l'attaque d'un zombie à la première scène et qui passe tout le reste du film dans une léthargie inquiétante, comme si elle cherchait à choisir son camp. Car la grande leçon de Night of the Living Dead, c'est qu'il faut à tout prix rester vivant : agir, s'organiser, tenter quelque chose. Rester vivant, par opposition à ces choses sans vie, prend un sens fort : il s'agit d'une vitalité du corps et de l'âme, une force de vie visible et efficace. Tout le contraire des réactions stéréotypées et stupides de l'Américain moyen, Harry Cooper, qui n'est plus rien sans son fusil et qui préfère rester dans son cellier (cellier = trou à rats = mort certaine) plutôt qu'aider les autres.
Malheureusement, personne n'en réchappe ; pas très moral donc. Heureusement, le dernier à mourir n'est pas atteint par les morts-vivants mais par les vivants, l'équipe de secours, venu apporter la bonne nouvelle (les zombies meurent d'une balle dans la tête). Or cette "victime collatérale" était Afro-Américain, et on était en 68. Un peu moral quand même.
Monday, May 17, 2010
Sans dieu ni maître
Wednesday, May 12, 2010
Arabesque
L’arabesque est une figure dont le cinéma n’a qu’assez peu exploré les capacités de transcription mécanique. Figure peinte, elle apporte, mise en mouvement, une confirmation d’elle-même ; un redoublement certes, mais dont il est justement audacieux d’évaluer l’écart. Ainsi dans un plan extrêmement lointain et aérien de Lawrence of Arabia, Lawrence sorti de la Fournaise qu’il avait bravée en martyr jusqu’à l’heure la plus insoutenable de la journée se fait accueillir par son guetteur en un enroulement de la trajectoire de son chameau à l’encontre de son maître, dans une manière presque ralentie d’entourer l’autre en l’élargissant. Certainement une bonne façon de souligner l’arabesque. D’autant plus grandiloquente que son modèle l’est, la technique utilisée s’affiche avec ironie, avec une légère désinvolture, parce que si sûre d’elle-même, si farouchement arnachée à sa musique impeccable, si sûre de l’effet qu’offre la lumière du sable, si consciente d’elle-même en tant que tableau. Une fois tous ces scupules affranchis, il n’est plus besoin de craindre l’interprétation : elle n’est plus la même. Dès lors, d’ailleurs, lorsqu’on compare tout de même la somme énigmatique et antidatée des Sept piliers de la sagesse avec le trajet par flèche sur un parchemin du film, on maintient tout de même sa légitimité au film, qui par ses propres moyens a lui aussi réussi à mettre en mouvement une forme immobile pour créer des arabesques. La coïncidence dans ce nom de la figure de style et des lieux narratifs n’est peut-être pas à prendre au pied de la lettre. L’emprise de mouvement est après tout une image de l’homme qu’ont pu agiter toutes formes de dynamiques. Le fait même des légendes, des Sagen, étant un phénomène de cycles, d’années, de rumeurs constituées, l’effet de bouger s’en trouve justifié. L’effet de bouger des ombres sur le mur du palais d’Ivan le Terrible d’Eisenstein est ainsi entièrement signifiant : il y a la même fuite des années dans le mouvement décrit par l’image que dans les années elles-mêmes. Un effet, comme d’autres plus aisés finalement, de raccourci du temps. La technique a ses secrets.
Tuesday, May 11, 2010
Hummus w/ Garam Masala spice mix, Fresh
Hummus is great for experimenting with different flavors. As a base its fairly mild with a nice smooth texture and so adding spices, herbs, or other aromatics can make it taste of almost anything while still maintaining the nice background of lemon, garlic, and rich tahini. Whether you like to dip it, plate it, or lick it off your favorite Mediterranean-tanned abdomen, hummus is a great and versatile dish. The Mediterranean, however, is a big place. And for every abdomen you find there, there is probably a different recipe. For instance, some don't soak their beans. I do. Others don't peel the little creepy skins. I do. Some use canned beans. I definitely do not (the virtues of dried over canned beans cannot be overstated for this recipe). Some use only olive oil or only water in their hummus. I prefer a mix of both. I prefer a spicy, lemony hummus, others like theirs to be a bit milder. Conclusion: it takes a village.
- Soak the beans overnight in a large container with lots of room and lots of water. The beans will expand about 2.5 times Note: Some say that this step may be omitted traded for a longer cooking time, but in the interest of saving energy and time the next day, an overnight soak isn't too much to ask. Anyways, it makes my kitchen feel more authentic when there are things soaking on the counter.
- When the beans have soaked for a long time, drain and rinse, and bring them to boil in a large pot of well-salted water. When the water begins to boil, cover and bring the flame down to low. Simmer for about 1.5 hours, or until the beans are easily squished under-finger. If foam creeps you out, you may remove it as it will form on top of the water. I do I know exactly what the foam is all about, but I generally ignore it and have so far suffered no consequences.
- While beans are cooking, you can prep the other ingredients, or check you email, or do whatever you like. I ate breakfast. When yours beans are done, drain them and remove the seed coats. Remember to reserve the cooking liquid as it will impart great flavor to your end result. Note: although technically removing the seed coats is optional, the end result will be much smoother and, as an added bonus, will not make you fart. This is a very tedious process, however, so I recommend listening to a Fresh Air podcast while you do it. There is nothing like Terry Gross' prodding questions to get you in the mood to peel.
- Pour tahini, lemon juice, and garlic into the bowl of a food processor (preferred over blender) and run that blade. pour in cooked, peeled garbanzos, alternating with reserved water and olive oil to make the mixture as liquidy as you prefer. You may not use all of the water or olive oil. Note: I love tahini and so I put a lot in when I make hummus, probably more than what I wrote above. For people that profess not to like it, I would say that you haven't tried a good brand. Although tahini is very simple ingredient, composed of ground sesame seeds, for this recipe it is important to find tahini made from hulled seeds as opposed to unhulled seeds. Unhulled tahini can be very bitter while the hulled version has none of the bitterness, just the delicious roasted flavor of the sesame seeds. Unfortunately, most tahini brands do not say on the container whether or not the seeds are hulled. I like to use a brand called Joyva. It is by far the best tahini that I have tasted and comes in a cool-looking container. Check it out.
- Finally, add your spices and salt. In order to get the flavor exactly where you want it, it's a good idea to add these and let the hummus sit in the fridge for a while so the flavors can concentrate and combine. I added mine and then let it sit for about 30 minutes after which the flavors were much more intense. It would be truly tragic to oversalt your hummus because there isn't much you can do to it beyond adding more beans!
- Pour on a plate, swirl with olive oil, and sprinkle with cumin. Serve with bread, toasted pita, and/or abdomen.
Monday, May 10, 2010
Julius and Augustus
- 2-4 fat cloves garlic
- 4 anchovy filets
- a big pinch of flaky sea salt
- 2 egg yolks (reserve the whites for another use)
- juice of half a lemon
- 1/4 to 1/2 cup best quality extra virgin olive oil
This dressing was much more like an aioli, and, in my fairly informed opinion, not really a Caesar dressing. I traded the lemon juice for champagne vinegar in order to provide a counterpoint and because I wanted to try it out and its lovely.
Space Oddities
Sunday, May 9, 2010
Recent food adventures
My last post was meant to be an update about what I have been eating recently, but instead it turned into a rant about chefs on the Food Network. I guess I just needed to get it out my system, sort of like what happened with those weird carnitas tacos I had the other day. Fortunately, my eating of late has agreed with me much better. Here's what it was:
Chicken with Creamy Fennel Sauce and Rice Pilaf
I just finished the leftovers of this today at work. Let me tell you, it was great. I was looking for something to go with the delicious Haut Marin white wine from the Côtes de Gascogne region that I got at my favorite neighborhood wine store, Vintage Berkeley. So I searched rather open-endedly for "white wine recipe." As you know, or are about to find out, I love sauces, any kinds really, nice saucy sauces that just beg for a good dipping. And I was in the mood for a creamy one and so when this was at the top of the list, I looked no further. I love fennel for its crunch, yet subtle spiciness and pungent aroma, and I also like the marriage of nutmeg and cream, a common combination in French cooking. And the herbes de provence seemed like a stroke of genius. So I decided to try it, with my own modifications of course. The wine was great, super dry and tart. It puckered my tongue and reset my palate for the onslaught of each creamy spoonful of creamy, ricey, warm, chickeny goodness. The original recipe called for cream cheese and also for using either half and half or cream. When I use cream in a sauce, I always end up adding milk at the end anyways since it comes out too thick. Since my recipe was going to involve cooking the chicken in the sauce at the end it was definitely going to have to be the latter so that my sauce wouldn't coagulate. Also, I couldn't really justify buying a whole container of cream cheese just to use one tablespoon of it. So I omitted it. I thought about using feta instead, since I have some in my fridge, but finally decided on parmesan instead, leaving the feta's strong flavor for another sauce. For sauces I always try to use the same pan in order to preserve the flavors of all the different ingredients. Its kind of a juggle, but it's worth it in the end. Hope you enjoy!
Ingredients
1 tbls. vegetable oil
Chicken Thigh and drumstick, or whatever pieces you want
2 fennel bulbs
1 shallot
2 cloves of garlic, minced
3 tbsp. butter
2 tbsp flour
1 cup dry white wine, Haut de Marin
2 cups 1/2 and 1/2
1/2 tsp herbes de provence
pinch of freshly grated nutmeg
salt and pepper to taste
1 tsp sugar
grated parmesan, to taste
1 tbls. butter
2 c. long-grain white rice
3 c. water
1 tsp salt
1. In a large skillet, sear chicken pieces on medium-high heat in a tbls. of vegetable oil 5-8 minutes on both side until each side is brown and crispy. Remember not to crowd the pan. Remove from heat and reserve on a plate.
2. In the meantime, chop the fennel into short 1/4 inch strips, cut down the side of the shallot and then slice into rounds, and mince the garlic. See Note on chopping fennel bulb
3. When the chicken is out of the skillet, add 1 tbls. butter and sauté the fennel, garlic, and shallot together until they are translucent, but not soft! (about five minutes) Then remove them from heat and reserve.
4. Turn the heat to medium-high and add the remaining butter and flour to the mixture in order to make a quick roux. Make sure to stir constantly so as not to burn the flour! Do this for about 5 minutes or until the color of the roux is light brown.
5. Remove from heat and allow to cool slightly. Add the wine (room temperature) to the mixture, slowly, stirring to scrape up and dissolve solids from the bottom. Then, add the half and half, reserved vegetables, herbes de provence, and freshly grated nutmeg (careful with this ingredient because the flavor of nutmeg can be overwhelming. Finally, add the chicken. Cover, and allow to simmer for 15-20 minutes, or until the chicken is cooked through.
6. At this time, in another pan, saute the rice in 1 tbls. of butter for 3 minutes or until the rice is golden brown. Then, pour over water, add salt, and bring to a boil. When water is boiling, reduce heat to low and cover tightly. Cook for 15 minutes and then turn off the heat and allow the rice to continue steaming for 15 more minutes. It is very important not to take off the lid!
7. When all is done, serve the chicken in its saucy, goodness with the rice, and perhaps, a steamed vegetable or light salad. And of course, a glass of your tasty, tangy white wine on the side and enjoy!
Serves two + leftovers!
Note on chopping fennel bulb: Fennel is an oft-forgotten aromatic, but it's oh-so-good. Special thanks to the internet for these fennel-chopping directions. First, remove fronds and stalks from the bulb. Quarter the bulb lengthwise and then, cutting diagonally toward the bottom, remove the hard core from the bulb. Then chop widthwise up the quarters to achieve the thin, short strips look.